Québec : La diaspora marocaine fait du lobbying à l’Assemblée nationale
Mardi dernier le drapeau marocain flottait fièrement sur le mât de l’hôtel du Parlement du Québec. C’était à l’occasion d’une visite d’une délégation de la diaspora marocaine au Québec et de parlementaires du Royaume. Au rendez-vous, la consule générale du Maroc à Montréal, Habiba Zemmouri, le chargé d’affaires à l’ambassade du Maroc à Ottawa, Abdollah Lkahya, et Jaafar Debbarh, directeur du centre culturel marocain «Dar Al-Maghrib» à Montréal. Côté représentants de l’Assemblée nationale, des ministres du gouvernement québécois et des députés québécois. Parmi eux, Rita de Santis, ministre responsable de l’accès à l’information et de la réforme des institutions démocratiques, Christine St-Pierre, ministre des relations internationales et de la francophonie au Québec, et Marie Montpetit, députée de la circonscription de Crémazie dans la région de Montréal.
A l’origine de l’événement, l’Association «Mémoires et Dialogue» et un collectif d’organismes représentant la communauté marocaine établie au Canada. Des entités qui ont œuvré de concert en synergie, rassemblant des Marocains de confessions juive et musulmane, offrant une belle image du Royaume. Un Maroc uni dans toutes ses composantes qui parlent d’une même voix avec des objectifs communs. Ceux de promouvoir le Maroc dans son intégrité. Le fait est d’importance partout et particulièrement dans une telle enceinte considérée comme la maison de tous les Québécois, qui à travers toutes ses représentations ne cesse de prôner le vivre-ensemble.
«Cela permet à nos interlocuteurs d’être plus attentifs à notre discours mais aussi d’échanger enfin avec une communauté dans laquelle ses différentes composantes religieuses s’entendent et expriment un même attachement au pays d’origine», souligne Emile El Fassi, coprésident de l’Association «Mémoires et Dialogue».
Pour lui, la rencontre avec les membres du gouvernement québécois et les représentants de l’Assemblée nationale vise bien sûr la consolidation des relations entre le Québec et le Maroc sur les plans politique, économique, culturel et parlementaire. Habiba Zemmouri a rappelé pour sa part que «cette noble mission de trait d’union entre le pays d’origine et celui d’accueil se veut la traduction de la vision de SM le Roi Mohammed VI qui a toujours réitéré l’importance de la dynamisation de la diplomatie parallèle comme pierre angulaire de la promotion d’une vraie action diplomatique».
Pour Rita de Santis, le dialogue perpétuel est le maître mot pour aller de l’avant. C’est en effet le moyen pour mieux se faire connaître au sein
de cette société qui se veut inclusive.
Ce jour-là à l’Assemblée nationale, représentants diplomatiques et institutionnels marocains, tout comme la diplomatie parallèle à travers les représentants de la diaspora marocaine, n’ont pas manqué d’évoquer la cause nationale qu’est le Sahara marocain et le développement réalisé dans les provinces du Sud depuis leur récupération en 1975. Le sujet était notamment au cœur du discours du secrétaire général du ministère délégué chargé des Marocains résidant à l’étranger et des affaires de la migration, El Habib Nadir. La rencontre a également été marquée par la projection au sein de l’enceinte parlementaire d’un documentaire réalisé par Hassan El Bouharouti, qui «déconstruit les thèses fallacieuses des séparatistes au sujet des ressources naturelles dans les provinces du Sud», est-il indiqué.
La cérémonie de l’Assemblée nationale québécoise était aussi un moment pour évoquer l’attentat de janvier dernier au Québec. Se joignant aux représentants de la communauté marocaine, Habiba Zemmouri a salué dans ce contexte la réactivité et la mobilisation des responsables gouvernementaux canadiens et québécois, suite à cette attaque terroriste. «Un triste et horrible événement que nous déplorons. Mais de cela est né un rapprochement et maintenant il ne faut pas s’arrêter là», a souligné à ce sujet la ministre québécoise responsable de l’accès à l’information et de la réforme des institutions démocratiques. Pour elle, le dialogue perpétuel est le maître mot pour aller de l’avant. C’est en effet le moyen pour mieux se faire connaître au sein de cette société qui se veut inclusive. Il est question de même d’endiguer avec fermeté l’intolérance. Il s’agit en outre de mieux se positionner pour relever les défis, tels que la valorisation des compétences et l’amélioration du taux d’emplois, auxquelles fait face la communauté marocaine. Au-delà de cela il s’agit de contribuer au renforcement des relations bilatérales pour le développement du pays d’accueil comme celui du pays d’origine. II est question de fait de vivre-ensemble mais aussi de réussir ensemble.