Cette conférence, qui s’inscrit dans le cycle de conférences 2017 de Dar Al Maghrib, sera animée par le professeur Abdelhak Azzouzi, spécialiste de la stratégie, des relations internationales et de la science politique comparée, professeur des universités à la FSJES de fès, et membre du conseil d’administration de l’université Euro-Méditerranéenne, Fès Maroc.
Aussi, Monsieur Abdelhak Azzouzi est lauréat de l’IEP de Toulouse et de l’Université des Sciences Sociales de Toulouse. Il a créé et dirigé plusieurs centres de recherches et de développement. Il est Président du Prix méditerranéen de la pensée. Il a rédigé sous sa direction neuf volumes sur l’Alliance des civilisations et la diversité culturelle (l’Harmattan). Il a rédigé sous sa direction l’Annuaire Marocain de la Stratégie et des Relations Internationales (en arabe, en français et en anglais, 3000 pages et distribué dans 128 pays à travers le monde). Il a publié entre autres Le Néo-constitutionnalisme marocain à l’épreuve du printemps arabe (avec le Pr. André Cabanis). Il est très engagé dans le dialogue entre les cultures ainsi que le rapprochement entre les deux rives de la méditerranée. Il est membre consultant auprès de plusieurs organismes nationaux et internationaux. Il est membre du Conseil d’Administration de l’université euro-méditerranéenne de Fès. Il a reçu plusieurs distinctions et prix internationaux. Parmi ses derniers travaux : Sur les raisons du sous développement du monde arabe. Les sources de l’autoritarisme et les graines de la renaissance [ouvrage en arabe], Maison d’édition Afrique Orient, Casablanca, (244p) ; « Parties as Political Forces in the Maghreb » dans Brian Robert Calfano (ed.) Assessing Mena Political Reform, Poste Arab Spring, Mediators and Microfoundations, Lewington Books, Lanham, Boulder, New York, London; “Islamic Political Movements and Power: Comparative Studies”, dans Jamal Sanad Al-Suwaidi et Ahmed Rashad El-Safti (ed.) Islamic Political Movements and Power in the Arab World: The Rise and Fall, The Emirates Center for Strategic Studies and Research, Abou Dabai ; « Gestuelle des régimes arabes et problématique du changement » dans Le pouvoir, mythes et réalité – Mélanges en hommage à Henry Roussillon, Toulouse, P.U.S.S. Il est chroniqueur chaque mardi dans le journal émirati Al-Itihad et chaque samedi dans le journal saoudien Al Jazeera.
Dans cette conférence, Monsieur Abdelhak Azzouzi parlera de la Place du Maroc et de son influance dans le Monde d’aujourd’hui. Cette notion d’influence qui a marqué pendant des siècles, sous des formes diverses, l’équilibre des forces entre les différentes parties du monde, tout en modifiant les maximes des Relations internationales et la philosophie politique. Depuis les bouleversements de la fin de la Guerre froide et l’émergence de la mondialisation, apparus sur la scène internationale, la question de l’influence ou celle de la puissance n’apparaît plus suffisante en soi. Pour lui assurer sa pérennité, en dimensions authentiques, elle ne peut plus désormais être dissociée ni de la légitimité que confère l’assentiment de la communauté internationale, ni de ses propres moyens internes qui lui assurent la suprématie régionale et universelle. Le Maroc conserve aujourd’hui nombre de ses atouts passés, mais son influence sur la scène régionale tend à croitre en valeur réelle ; et, ce, d’autant plus que la politique internationale du Maroc apparaît aujourd’hui en parallèle non seulement avec les grandes mutations mondiales, mais aussi avec l’évolution même de sa propre société.
Cela dit, de tout temps, le Maroc a été le creuset dans lequel ses composantes se sont croisées et conjuguées aux multiples affluents constitutifs de son identité. Il a été un modèle de coexistence entre les civilisations et les cultures. La symbolique historique de ses régions ne tient pas uniquement au fait que ce pays incarne la civilisation séculaire qui est la nôtre. Elle procède aussi de son statut de haut lieu de rayonnement scientifique et spirituel du monde islamique dans son versant occidental.
De part aussi sa position géographique, le Maroc est un arbre dont les racines nourricières plongent profondément dans la terre d’Afrique et qui respire grâce à son feuillage bruissant aux vents de l’Europe, du monde arabe et ceux de l’Atlantique. Le Royaume du Maroc partage des liens civilisationnels séculaires et des relations humaines et géographiques avec l’Afrique qui représente son prolongement naturel et sa profondeur stratégique. Le Maroc a toujours constitué et constituera encore plus un trait d’union entre l’Europe méditerranéenne et l’Afrique. C’est lui qui a répandu les grandes valeurs de tolérance dans la région sahélo-saharienne, par l’intermédiaire des zaouias et des confréries, notamment la Tidjania et la Qadiriya. Le Maroc avait tissé dès son indépendance des liens privilégiés avec les dirigeants africains et a apporté un soutien inestimable aux mouvements de libération nationale, notamment aux pays lusophones et à l’Afrique du Sud. Sous le règne de Feu Sa Majesté Hassan II, le Maroc a été l’un des fondateurs de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) et avait activement participé à la rédaction de la charte panafricaine. La politique actuelle du Maroc a permis de donner un nouveau souffle aux échanges et au renforcement de la coopération sud-sud. Les choix politiques et économiques courageux opérés par le Maroc dès l’indépendance recouvrée ainsi que les réformes qui ont suivi et accélérées depuis l’intronisation de Sa Majesté le Roi Mohammed VI témoignent de la spécificité marocaine dans la région et reflètent son engagement politique clair et irréversible à poursuivre la construction démocratique et la consolidation des acquis socio-économiques.
Ceci étant, Le Maroc est le seul pays qui fait exception par rapport à ses voisins, pour avoir poussé plus loin ses règles démocratiques dès les années quatre vingt dix. Cela lui a permis d’être à l’abri des protestations déstabilisatrices des régimes comme en Tunisie ou en Egypte. La rancœur des jeunes, ou ce que l’on a l’habitude d’appeler au Maroc, le Mouvement du 20 février, n’a pas pris pour cible la monarchie. Il n’a réclamé que des changements modérés. En d’autres termes, il a réclamé une évolution plutôt qu’une révolution. La riposte du Monarque fut très révolutionnaire dans la mesure où son discours fondateur du 9 mars 2011 a tracé un cheminement politique qui permet de faire aboutir le pacte politique à son terme et qui dépasse les griefs du Mouvement du 20 février.
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