« Femmes marocaines dans l’histoire, rôles politiques, social et culturel », un intitulé de conférence qui porte déjà la remarquable bannière de la gratitude que l’histoire porte envers toutes ses figures féminines qui ont souvent été pionnières dans différents domaine. Cette conférence fut présentée par Mr Abdelati Lahlou, Éthnologue, Chercheur ès patrimoine culturel marocain et Directeur Adjoint de La Bibliothèque nationale Marocaine à Rabat, en ce Dimanche 24 Juillet à Dar Al Maghrib. Ce qui fut apporté au public, c’est l’inestimable apport de la femme marocaine musulmane et juive dans la composition effective de notre patrimoine historique honorable politiquement, culturellement et bien sûr socio économiquement.
Des exemples concrets ont été cités et pas des moindres. Le Professeur Abdelati Lahlou a présenté une brochette de femmes qui ont façonné de leurs mains et fortes de leurs convictions le destin de leur vie tout azimut assumé. Des références telles que la princesse mérinide lalla Ouda, ambassadrice du sultan Salem à Istanbul, la princesse Ouattasite Zohour qui gouverna Fès pendant toute une année lors des instabilités politiques à la fin du régne Mérinide.
Des contemporaines et pas des moindres, Malika El Fassi, militante dont le dévouement pour le Maroc ne s’est jamais démenti. Touria Chaoui, la jeune pilote qui lutta pour la libération du Maroc de la prise coloniale. Siham Benchekroune, Médecin, romancière, nouvelliste et poétesse contemporaine. Fatima Mernissi, Hind Taarji, Gracia Cohen des écrivaines émérites lues et appréciées mondialement. Des artistes peintres et des femmes épousant des causes nobles et les défendant corps et âmes. Mr Lahlou clos son exposé par un vibrant hommage à la femme marocaine, d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs.
La deuxième conférence fut portée sur une orientation assez intéressante, Monsieur Jamaâ Baida, Directeur des Archives au Maroc, a suscité – avec son thème : « La place de la femme juive dans la culture hébraïque marocaine » – l’intérêt d’une assistance curieuse de découvrir deux destins entre-liés de la femme juive et musulmane au Maroc. Spécifiquement à une époque pendant laquelle, elles étaient assujetties aux mêmes normes sociales. Des convenances auxquelles toutes deux obéissaient parallèlement, car outre les croyances religieuses le dénominateur commun, quant à lui, était culturel.
Mr Jamaâ Baida, a dessiné l’espace de son allocution, un portrait réaliste et réel de l’évolution de la femme juive au Maroc du 19éme et 20éme siècle. Un cheminement spontané, dicté par des conditions historiques et humaines. Du Mellah à une émancipation à large spectre, des étapes assez marquantes dans l’évolution de la femme juive au sein d’un pays protecteur et rassembleur qu’est le Maroc. L’éducation de cette dernière, lui donna un élan libérateur qui lui a permis de devenir un élément actif dans la sphère publique. L’exemple d’Hélène Benattar, une fervente militante pour l’émancipation de la femme juive marocaine. Une femme engagée dans différentes causes humanitaires.
Cet hommage à la femme marocaine, musulmane ou juive dans le cadre de ces journées du Maroc au Canada 2016, interpelle sensiblement sur le fait que l’histoire du Maroc porte en elle des siècles de reconnaissance envers celles qui portent la vie dans leurs entrailles.