PÉRIPLE INSOLITE
Le périple, Gumira l’a entrepris depuis des terres lointaines bien au-delà des montagneset des plaines… De plus loin encore, par-delà l’océan atlantique. Le périple a commencé là où l’haleine de la terre, qui respire fort, nous ramène à la source. Où, les odeurs, les couleurs et les bruits ont façonné son corps, son esprit et surtout ses émotions : L’AFRIQUE.
Gumira traduit ses émotions provoquées par sa propre nature dans son travail. Sensible au monde, il le porte dans ses œuvres. Toutes les matières, les textures y trouvent une place pour qu’elles y soient expérimentées, questionnées et recréées.
L’artiste invente les stratégies pour livrer les messages simples et variés. Le voilà le regard tourné vers les favélas… et puis pris dans « une larme de boue »… et perdu dans « la tour de Babel ». Il ne finit pas d’étonner le public. Toujours surprenant, inventif et sensible à la souffrance de ce monde dans sa nature, sa faune, sa végétation, mais aussi dans sa nature urbaine à travers ses murs et ses ruelles qui mènent à la cour des bidonvilles et au cœur de leurs habitants.
Fasciné par la nature humaine dans ce qu’elle a de plus cruel, il saisit la fragilité de l’instant qu’il enrichit et immortalise dans ses œuvres. S’il pouvait, des morceaux de lui-même y figureraient.
C’est avec sincérité, vérité et courage qu’il continue à interroger la matière et à nous questionner nous, qui tentons de capter la finesse, l’exactitude et l’acuité de l’artiste avec laquelle il voit le monde.
Le parcourt de l’artiste connaissant des hauts et des bas va lui permettre de tracer une trajectoire insolite que peu entreprennent et comprennent. Pour l’entreprendre, il faut faire appel à la conscience collective dont il se veut modestement le gardien. Une sorte d’engagement moral et spirituel dont il ne peut se détourner. Mais, la communication semble parfois impossible, rappelant la tour de Babel au prise à la cacophonie générée par la folie des hommes.
C’est une exposition intéressante qui invite le monde et qui s’ouvre à lui en même temps.
Une prouesse que Gumira maîtrise et dont la preuve se trouve dans les témoignages et le respect qu’il inspire au sein de la communauté artistique d’ici et d’ailleurs.