Conférence: Le Maroc du 21 Siècle, réalisations, enjeux et perspectives

Conférence: Le Maroc du 21 Siècle, réalisations, enjeux et perspectives
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Dans le cadre du riche programme des Journées du Maroc aux Canada 2016, organisées par le centre culturel marocain à Montréal, et pour faire suite aux multiples activités prévues entre 21 Juillet et le 20 Août 2016, se sont tenus ce samedi 13, trois événements de manière concomitante :

– Présence du Maroc au festival Orienta-lys, au vieux port de Montréal,
– Célébration de la journée mondiale de la jeunesse à Dar Al maghrib,
– Conférence « Le Maroc du 21 Siècle, réalisations, enjeux et perspectives » à Dar Al maghrib.

Il est à noter que certains des intervenants de la conférence, ont répondu au pied levé, à une invitation tardive, afin de palier l’absence forcée d’autres invités ; lesquels n’ont pu venir du Maroc. Différents sujets ont été abordés, devant un auditoire attentif, avant d’ouvrir les échanges.

Les droits de la personne au Maroc,

Venu du Maroc pour l’occasion, M. Abderrazzak El Hannouchi, chef de cabinet du président du CNDH (conseil national des droits de l’homme), activiste et militant, a exposé à l’assistance les avancées du Maroc dans ce volet, depuis l’indépendance et jusqu’à nos jours. Il a rappelé les périodes charnières dans l’histoire du pays en matière de droits de l’homme et leurs retombées, tel la mise en place d’un arsenal juridique garant des droits fondamentaux de la personne, l’effort de réconciliation post-années de plomb, la nouvelle constitution de 2011…

Et puisque la femme demeure au centre des Journées du Maroc aux Canada 2016, sous le thème ‘’Marocaines d’hier…Marocaines d’aujourd’hui, à elles seules toutes une civilisation’’, M. El Hannouchi a mis l’accent sur les acquis de la femme en matière de droits et sur l’engagement des femmes marocaines en faveur des droits de la personne au pays.

Sans occulter les carences et les défis auxquels le Maroc doit encore faire face, M. El Hannouchi a rappelé que les citoyens marocains ont acquis en une période relativement courte, des droits inaliénables assurés par la constitution. Il a souligné cependant le déphasage existant entre l’arsenal juridique et sa mise en application effective, d’où l’importance de CNDH et la société civile, laquelle prend son rôle très au sérieux et gagne de plus en plus en organisation et en efficacité.

Les femmes et la culture

La chroniqueuse canado-marocaine, Fairuz Faouzi s’est penché sur les réalisations culturelles féminines, à la faveur de l’ouverture et de l’acquisition de nouveaux droits par la femme marocaine. Elle a partagé avec l’assistance ses constats et ses pensées sur le cheminement des femmes marocaines qui ont investi pratiquement tous les domaines culturels et de création artistique. Elle a souligné la présence remarquable de la femme marocaine et son empreinte indélébile, sur la toile artistique et culturelle du pays et également hors des frontières nationales.

Mme Faouzi a rappelé les efforts de l’état pour la démocratisation de la culture. Elle s’est attardée sur le rôle de l’intellectuel dans l’éducation de la société, du goût en général et particulièrement du goût artistique. À ce sujet, elle a rendu un vibrant hommage aux forces vives féminines marocaines, à leur dévouement à la famille et à l’éducation des enfants, les citoyens de demain. Elle a rappelé que malgré les avancées réalisées, malgré les efforts pour assurer sa présence, la femme marocaine reste confrontée à ce qu’elle a appelé un ‘’plafond de verre’’ qui s’oppose à l’expression du plein potentiel créatif féminin.

Le Maroc et les énergies renouvelables

Mr Hassan Bendahmane spécialiste en matière d’environnement, a intitulé son allocution ‘’ Les énergies renouvelables au Maroc, un chantier de règne’’. Convaincu de l’utilité d’une politique et d’une prévision à long terme pour une meilleure gestion environnementale. Il a souligné que le régime marocain demeure le meilleur garant de la stabilité, de la réalisation des grands chantiers et des projets de nation.

Mr Bendahmane à exposé à l’auditoire l’historique énergétique du Maroc, les potentiels du pays, les défis à relever et les facteurs qui justifient les choix de ce dernier, afin de combler ses besoins énergétiques. Il est revenu avec détails sur chacune des phases hydraulique, éolienne et finalement solaire du pays.

Il a précisé qu’avec une moyenne d’ensoleillement de 322 jours par an, des surfaces inhabitées considérables, le solaire était la voie toute indiquée pour le Maroc. La création de la plus grande centrale solaire du monde, la station Noor de Ourzazate, sur une surface équivalente à celle de la capitale Rabat, est venue confirmer l’engagement du pays en faveur de l’environnement et des énergies renouvelables

Revenant sur le cadre juridique en matière d’énergie, Mr Bendahmane a relevé qu’il existe un certain décalage entre la volonté royale, la loi et l’application de celle-ci, avant de lancer un appel aux canado-marocains afin de leur rappeler que leur pays d’origine aura toujours besoin d’eux et de leurs compétences.

La place de la femme marocaine dans l’arène politique

Avec beaucoup de lucidité, une simplicité déconcertante dans le verbe et une verve de militante aguerrie Mme Saida Latmani, professeur de droit international, a dépeint la situation des femmes marocaines et des aspirantes politiciennes en particulier. Sans dénigrer les avancées considérables réalisées par les femmes marocaines, qui ont troqué en peu de temps, leur position de ‘’femme au foyer’’ contre celle de ‘’chef de foyer’’ Mme Latmani, a rapporté que ses consœurs marocaines ‘’souffrent’’ encore d’une forme de mainmise masculine sur le pouvoir et d’une marginalisation ‘’étudiée’’ de la gent féminine. Malgré les facilités annoncées, les engagements pris par les partis politiques pour œuvrer en faveur d’une meilleure représentation féminine aux instances politiques du pays, malgré le bon vouloir de femmes et leur engagement dans cette voie ; Leurs positions restent très en deçà de leur vis-à-vis masculins.

Les quotas imposés aux partis, la ‘’discrimination positive’’ de femmes en matière d’accessibilité au pouvoir, les efforts déployés par les aspirantes politiciennes, ne donnent pas les résultats escomptés à ce jour. Les femmes marocaines sont souvent ‘’utilisées’’ en politique afin de faire valoir leurs colistiers masculins, leurs candidatures sont peu ou pas valorisées, elles mènent les campagnes électorales pour voir les hommes se faire élire. Et quand elles réussissent à se faire élire, les politiciennes marocaines sont souvent reléguées à des responsabilités secondaires.

Malgré l’instrumentalisation des femmes marocaines en politique, le manque de soutien des partis et des institutions, malgré la démocratie apparente dans l’arène politique, les marocaines demeurent déterminées. À l’instar de celles qui les ont précédé sur le chemin épineux de la conquête du pouvoir et des toutes les femmes qui bataillent encore à travers le monde pour leurs droits ; les femmes marocaines avancent doucement, mais surement vers leurs buts. Elles franchissent les obstacles les uns après les autres et payent parfois, chèrement leur engagement en politique. Le dilemme famille-carrière politique se profilant à leur horizon plus que pour les hommes.

Le Maroc et les perspectives d’avenir

M. Mohammed Khayat, journaliste-analyste et fin communicateur, a brossé à l’assistance une toile de toutes les possibilités. Il a rappelé que le Maroc terre d’accueil, de rencontre et de tolérance, repose sur le respect, le partage, la communication et cette singularité identitaire qui le distingue de ses voisins et du reste des pays arabo-musulmans.

En tant qu’enseignent à « Dar Louen » à Rabat, pour la promotion de l’Art et de la culture (littéralement, la maison des couleurs), il estime que l’ouverture du pays sur le monde, son attachement à ses valeurs et ses nobles traditions, sa modernité calculée et non débridée, sa sagesse, sa solidarité agissante et non conceptuelle en font les pays de partage par excellence. Un pays où le débat des idées est ouvert sans restriction et dans lequel, le développement artistique et culturel des jeunes et le vivre ensemble harmonieux sont possibles.

À l’issue des échanges entre l’assistance et les intervenants, il appert que la volonté du pays d’émerger est réelle. Sa mouvance avec l’aide de toutes ses forces vives autant à locales que MRE le mènera sans aucun doute vers le développement et la modernisation escomptées. Les aspirations des citoyens et de leurs souverains semblent ne pas avoir de limites. Les vastes chantiers en témoignent, les tribulations, les lacunes que connait le pays sont surmontables avec l’implication effective de chacun et la volonté de servir l’intérêt général.

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