Ses œuvres ont un impact émotionnel incontestable. Elles sont inspirées de l’art de la calligraphie et la typographie arabes. Elles reflètent d’ailleurs un mélange entre le répertoire traditionnel marocain et le registre créatif des Etats-Unis. Il s’agit bien de l’artiste plasticien Abdelilah Ennassef. Celui-ci présente à partir du 21 septembre son exposition «La transparence dévoilée» au Centre culturel Dar Al Maghrib à Montréal. C’est une exposition inédite pendant laquelle l’artiste présente un travail de recherche acharnée de l’innovation. «Je montre un nouveau style basé sur l’écriture arabe. J’explore les valeurs spéciales de la tradition marocaine, à la foi au culte et au beau», explique l’artiste dans une note d’information. Il faut dire que Ennassef présente un style unique plein de croyances spirituelles et d’imagination. Le critique d’art Mohamed Khassif indique à ce sujet que ses œuvres reflètent bel et bien la philosophie encadrant un parcours artistique intelligemment défriché.
«L’essence des œuvres ne s’éloigne point des «théories», et les phrases composées avec pertinence et compréhension ne passent pas sans signification. Ce qu’il a dit et a écrit identifie et révèle la ligne picturale de ses travaux que je nomme Moalaqat», indique-t-il. Et d’ajouter que «son esthétique manie une lettre cursive arabe émanant d’origines diverses, aux côtés de symboles patrimoniaux à fortes significations : spirales, étoiles pentagonale, octogonale et/ou hexagonale… Chacune d’elles a ses propres implications intellectuelles et culturelles que l’on ne peut développer sommairement, dans de tels récits. Ces éléments du patrimoine sont collectés et agencés pour former de nouveaux systèmes graphiques qui contribuent à l’élaboration d’une perception de la créativité». Le travail d’Abdelilah Ennassef puise sa force dans une recherche continue et obstinée, qui se traduit par une atmosphère graphique intense. Abdelilah Ennassef est lauréat de l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Tétouan et l’Ecole nationale supérieure des arts traditionnels dans la même ville. Il rejoint Paris avec une intention de compléter sa formation avant de s’installer à New York pour l’enseignement, la découverte et le raffinement de soi dans le but de concilier l’héritage patrimonial fort du Maroc et la culture occidentale.