« La présence de la femme dans le paysage politique à travers l’histoire du Maroc indépendant » a été le thème d’une conférence-débat, organisée par le centre culturel marocain « Dar Al-Maghrib » à Montréal et le forum des compétences canado-marocaines, à l’occasion de la célébration de la journée internationale de la femme.
Lors de cette rencontre animée par Jillali El Adnani, historien et enseignant-chercheur à l’Université Mohammed V de Rabat, le conférencier a indiqué que la femme marocaine a pris les devants de la scène dans les écrits datant des années 20, mais c’est avec le mouvement national en 1930 qu’elle a pu formuler ses premières revendications, soulignant que feu le roi Mohammed V fut un symbole de la libération de la femme marocaine.
Jilali El Adnani a fait savoir que l’histoire sociopolitique de la femme marocaine fut marquée par son implication politique mais aussi féministe, ajoutant que son parcours n’a pas été de tout repos, puisqu’il a fallu batailler tout au long de l’après indépendance pour obtenir certains droits. Il a, dans ce sens, précisé que c’est par le biais des organisations syndicales et politiques que le combat fut mené, notant qu’il a fallu attendre plusieurs années pour assister à la création de plusieurs organisations de droits de l’Homme.
L’historien a, d’autre part, expliqué que la condition féminine est restée sujette à une attention royale depuis la Moudawana de 1957 jusqu’à celle de 2004, dont les avancées sont considérées comme les plus spectaculaires et répondant aux aspirations de la femme marocaine.
Dans ce sens, il a souligné que le règne du roi Mohammed VI a été marqué notamment par un processus de réconciliation qui a enregistré une avancée remarquable en matière des droits de l’Homme ainsi que par la promulgation de la nouvelle Moudawana, rappelant que ce processus avait été entamé depuis le discours de Feu le roi Hassan II, le 20 août 1992, appelant les femmes à lui présenter leurs doléances.
L’historien a, en outre, mis l’accent dans son exposé sur la phase du féminisme partisan lié aux partis politiques et aux syndicats, relevant que cette phase n’a pas engendré les résultats escomptés, puisque les femmes ont été obligées de retrouver un nouveau cadre d’action, à travers le féminisme associatif qui a débuté depuis les années 80 et coïncidé, entre autres, avec la signature par le Maroc de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) en 1993.
Il a, par ailleurs, fait savoir que dans le cadre de l’encouragement de la recherche sur la femme marocaine, le Centre d’Histoire du Temps présent a pu réaliser plusieurs travaux sur la question notamment en matière des droits des femmes, menés depuis l’indépendance sous le règne des regrettés souverains, feu Mohammed V et feu Hassan II, ainsi que sous le règne du roi Mohammed VI.Â
De son côté, Fayrouz Faouzi, docteur en sociologie, a indiqué que la femme marocaine a joué un rôle primordial dans l’Histoire du Royaume et contribué depuis des siècles au progrès du pays, ajoutant que les années 40 ont vu naître un noyau de mobilisation féminine au sein du mouvement national afin de lutter contre les colonisateurs français et espagnol.
Elle a fait remarquer que durant la période de lutte pour l’indépendance, les femmes marocaines ont participé au mouvement de résistance au même titre que leurs pères, fils, frères ou époux, notant que l’histoire contemporaine du Maroc a été marquée par la participation en masse des femmes à cette résistance contre le colonisateur.
Elle a par ailleurs, signalé que les années 80 et 90 ont été marquées par la naissance de mouvements et associations féministes en tant que structures organisationnelles et idéologiques autonomes, avant d’assister à un événement majeur de l’histoire du royaume qui a placé le pays à l’avant-garde du monde arabo-musulman dans le domaine des droits des femmes : le discours royal du 10 octobre 2003 consacré au nouveau code de la famille.
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